Personnage emblématique du moyen-âge, Nicolas Rolin reste dans l’histoire bourguignonne comme l’un de ses plus grands personnages d’état. Une biographie, suivie d’un aperçu de sa famille : ses enfants et sa femme Guigone de Salins ; et conclu de quelques annexes historiques.

EXTRAIT

“[...] Nicolas Rolin peut donc être classé au nombre des grands hommes dont s’honore la Bourgogne. Orateur éloquent, ministre éclairé et adroit, rempli de religion et de droiture, sincèrement attaché au prince qu’il avait, pour ainsi dire, élevé, équitable dans la politique étrangère et respecté même de ses ennemis, il dirigea presque seul et pendant de longues années l’administration de tous les Etats du duc de Bourgogne.”

ISBN 9791094773390

Imaginaire n°572
mercredi 22 novembre 2023
inspirée par
“Étude historique sur le chancelier Rolin et sur sa famille”
de Charles Bigarne
 
Jusqu’où peut aller la francophonie ?
 
LABEL LANGUE
 
Abattoir “Label Poule” aux environs de Chateau-Chignon, il est 9h45 et alors que la chaîne d’abattage marche à plein, un visiteur en costume-cravate, à l’air concentré et du genre sérieux, se présente à l’entrée.
— Bonjour, annoncez-moi à votre patron.
Georges Bidon, le gardien et homme à tout faire, se lève de son poste d’observation, écrase sa cigarette sous son talon.
— De la part ?
— Henri Claquemufe, de la Répression des fraudes.
Georges, d’un seul coup, comprend qu’il a face à lui un “enquiquineur”, comme les appelle Monsieur Jacques, le patron.
— Bien, bien, un instant, s’il vous plaît.
Monsieur Claquemufe a l’habitude de ses accueils chaleureux, en professionnel qu’il est.
Tandis que le factotum appuie sur le bouton de l’interphone, l’inspecteur reste stoïque.
— Monsieur Jacques ?
La voix qui lui répond sèchement, paraît un rien excédée.
— OUIII ?
— Pardonnez-moi, patron, il y a un visiteur ici.
— Qu’est-ce que j’en ai à foutre !
— C’est que ce monsieur...
Georges sourit hypocritement à celui-ci.
— ...Est du service de la Répression des fraudes.
Un long silence s’installe, coupé abruptement quelques instants plus tard.
— Merde... manquait plus que ça... je descends !
L’employé, un peu gêné tout de même, essaye tant bien que mal de se donner bonne prestance.
— Il arrive.
Monsieur Claquemufe, imperturbable, reste de marbre.
— J’ai entendu !
— Ahem... dégluti Georges, vous savez, il a pas l’air comme ça, mais c’est un bon patron.
— Je n’en doute pas, sourit-il en coin.

***

— Alors vous voyez, ici on a les produits qui arrivent.
— Vous voulez dire, “les poulets” ! rétorque l’inspecteur, agacé.
— Euh, oui... évidemment... et donc les poulets sont accrochés ici, comme vous le voyez, par les pattes.
Dans un bruit assourdissant de piaulements, Monsieur Jacques fait visiter la “Chaîne de production”.
— Ils ne sont pas endormis ?
Le patron, décontenancé par cette question, regarde son visiteur comme s’il venait d’entendre une énormité.
— Ben... non... ce ne sont que des prod... poulets après tout.
La tension entre les deux hommes est de plus en plus perceptible.
— Si vous le dites...
Monsieur Jacques, voulant se débarrasser au plus vite de cette inspection, continue la visite.
— Donc, ici, voyez-vous, ils sont égorgés avec efficacité... le rendement c’est important vous savez.
— Non... je ne sais pas.
— Bien, bien...
— Bon, brisons là, cher monsieur, c’est surtout sur la provenance de vos animaux que je souhaite poser la question. Car sur vos documents, vous mettez “Le poulet bien de chez nous”. Et aux sons produits par vos gallinacés, je ne leur trouve pas le bon accent.
— Ah oui ?
— Exactement ! Nos études sur le poulet français, prouvent qu’il piaule grave, alors que ceux-là piaulent aigu !
La mâchoire inférieure du patron reste bloquée en position ouverte.
Se reprenant malgré tout...
— Et que puis-je faire pour être en conformité avec cela ?
— Soit vous vous fournissez auprès d’éleveurs “ bien de chez nous”...
— Et sinon ? coupe le patron, inquiet.
— ...soit vous leur donnez des cours de français !