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Imaginaire n°678
(nb : certaines règles grammaticales patriarcales ont été modifiées)
vendredi 26 juillet 2024
 
Si on y croit très fort, tout peut arriver.
 
LA PRIÈRE
 
Aileene marche sur la lande, elle pleure. Ce petit matin frais de juillet est le premier “anniversaire” de son veuvage.
Ardghal, son mari depuis près de deux ans a disparu il y a un an. Il reste introuvable.
Sans but précis, la jeune femme divague la tête dans les mains, laissant derrière elle le village de Dúngleann et ses habitants qui l’ont rejetée.

***

Dans la maison commune, les habitantes sont réunies, alors qu’au centre de l’assistance se trouvent le chef du village et la chamane.
— Sinéid, je crois que tu as tort concernant Aileene, ce n’est pas la mauvaise personne que tu nous as dépeinte.
La vieille femme tord la lèvre supérieure et fronce ses noirs sourcils broussailleux en regardant d’un air mauvais le chef du village du “fort de la vallée”.[1]
— Niallán, tu n’as pas intérêt à me contredire, il pourrait t’en cuire !
Dans l’assemblée, personne ne tient à défier la vieille chamane qui parle aux esprits et les contrôle.
— Sinéid, je suis obligé de te bannir, tu ne sers plus que le mal et les ténèbres !

***

Aileene a retrouvée ses esprits. Elle s’est assise sur le petit muret, juste à l’entrée du “Mur de Pierre”. Ce lieu, construit selon la légende racontée par Ardghal, “par d’antiques esprits qui habitent la région depuis des millénaires”
Ce lieu qu’on appelle aussi “le cercle du Stone-Wall”, sert de temple pour les cérémonies semestrielles, celle de juin ainsi que celle de décembre, lorsque la chamane appelle les esprits pour favoriser les récoltes, en juin, et les naissances, en décembre.
Il fait déjà grand jour maintenant. Aileene ouvre son cœur aux esprits en priant le ciel de retrouver son homme.
“Pourvu qu’ils m’entendent”, pense-t-elle.
C’est à ce moment-là qu’elle perçoit un brouhaha venant de la direction du village. Le bruit d’une cavalcade.
Elle tourne la tête.
En effet, une vieille femme, qui n’est autre que la chamane, court sur la lande dans la direction du Stone-Wall. Elle est poursuivie par une dizaine de cavaliers, dont le chef du village qui brandit un sceptre luisant d’une lueur bleutée.
Sinéid, hors d’haleine, tombe à terre en se précipitant comme folle à l’intérieur du cercle du temple, sous le regard médusé d’Aileene.
Elle n’a pas le temps de se relever, que Niallán abat d’un coup le sceptre sur le crâne de la servante des ténèbres.
Une explosion de lumière bleue force tout le monde à fermer les yeux. Le silence est surnaturel, le vent s’est tu, les mouettes qui planent au-dessus du temple ne font plus un seul bruit.
Quand iels rouvrent les yeux, le corps de Sinéid est déchiqueté, et au centre, là où se trouve l’autel, un corps est allongé.
Aileene, qui voulait mettre fin à ses jours quelques heures auparavant, retrouve la joie du monde. Elle se précipite.
— Ardghal !...
Prenant la tête de son aimé dans ses mains, elle lève la tête aux cieux, reconnaissante.
— ...Merci !

[1] Dans la toponymie gaélique, “Dún” signifie “fort” ; l’autrice a ici choisie le sens militaire du mot.