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LA TROISIÈME ESPÈCE
Chapitre 17
ILE DE LA RÉDEMPTION
(Indonésie)
11 mars, il fait un soleil de fin d’été, beau et chaud dans cette partie du monde. L’île de Pulau Raijua de son vrai nom, fait presque quatre kilomètres de long sur plus d’un de large. Entourée de palmiers, un petit village sur pilotis s’est établi il y a à peine moins de deux ans sur la pointe Est de l’île, sur cette plage appelée Pantai B’be. Trois baraques et une église, au pied de laquelle sont amarrés des barques de pêcheurs.
Un souffle de vent fait s’envoler la tenture qui ferme l’une des baraques. Une femme âgée est solidement attachée sur une chaise. Elle a les joues bleuies et le front en sang.
— Sorcière ! Si tu ne parles pas, sale garce, je t’envoie aux Enfers, où est ta place !
L’homme qui l’interroge est rouge de colère.
La femme le regarde, l’air absente.
— Puisque je vous dis que je ne sais pas ce qu’est ce document, puisque je ne l’ai pas vu encore.
“Shlaf ! Shlaf !”
Une paire de baffes lui cingle encore les joues.
— Sean, le professeur va bientôt être amené ici !
C’est une jeune femme enceinte qui lui parle, portant un jeune enfant dans un bras et en tenant un autre un peu plus âgé par la main.
— Ah ! Une bonne nouvelle.
Il se retourne vers la femme attachée tout en parlant à la femme enceinte.
— Cette Llewellyn ne va plus nous servir... il faudra qu’elle passe en jugement avant que nous ne la brûlions, comme la sorcière qu’elle est.
Un peu plus tard, durant l'après-midi. Un canot pneumatique est arrivé sur la plage. Un homme de grande taille et corpulent en descend, portant un homme bâillonné sur l'une de ses épaules. Il le jette sur le sable.
— Merci Oliver, tu as fait du bon travail en étant allé chercher cette engeance du diable. Personne ne t'a vu ?
— Non, monsieur, il dormait dans la chambre d'un hôtel à côté de l'aéroport, personne ne m'a vu ou entendu.
— Bien, retourne au travail, nous avons une commande de poissons à satisfaire. Moi, je vais m’occuper de ces païens.
— À genoux, immonde hérétique. Tu vas prier d’abord.
Le professeur Meier, le visage en sang, relève la tête et crache aux pieds de celui qui vient de lui ordonner de prier.
— Regarde Sean ! Il ne nous dira rien de ce parchemin de métal qui voudrait nous faire croire que le monde a été créé sans Dieu.
Friedrich Meier sourit, malgré les quelques dents qui lui manquent.
— Bande d’imbéciles. Comme si le monde avait été créé par une entité supérieure...
— Oui ! Il y a dix mille ans, Dieu se tenait ici, sur le sol de la Terre, il a conçu Adam de cette terre-ci.
L’homme rouge de hargne, qui essaie de retenir sa colère, se baisse et joignant le geste à la parole, il prend une poignée de sable mouillé qu’il écrase sur le visage de sa victime.
— Tiens... prends ça !
Le visage du professeur, où se mêlent maintenant le sang et le sable reste impassible.
Alors que le soleil se couche sur l'océan et que le vent s'est calmé.
— Ils ne nous diront jamais où est ce faux document, Sean.
— Nous verrons demain, le révérend John décidera. Jette-les dans la cage, Sarah.
D’un coup de pied, la vieille femme, détachée de la chaise mais les mains dans le dos, est précipitée dans une cage à demi émergée, avec le professeur, les mains aussi attachées dans le dos.
Ce matin du 12 mars, le soleil toujours chaud vient éclairer de nouveau l’église sur pilotis.
Un homme plutôt grand, svelte, est habillé d’un costume strict, noir, chapeau haut de forme sur la tête. Il a une longue barbe noire. Il se tient droit comme un piquet, les mains croisés dans le dos et regarde la vieille femme qu’on a remontée de sa cage.
— Alors Llewellyn, vas-tu te décider à avouer ton crime ?
Fatiguée des traitements reçus, elle a du mal à le voir, surtout qu’il est à contre-jour.
— Révérend John ? C’est vous ?
— Oui sorcière, c’est moi. Et ce que tu m’as dit de cet objet, quand tu es venue me voir à la fin du mois dernier a besoin d’être éradiqué de la surface de la Terre et que personne ne soit jamais débauché par ce mensonge.
— Mais je croyais que vous étiez un homme instruit...
— Je le suis ! Instruit de la parole de Dieu !...
Il agite un doigt en l’air pour bien appuyer son propos.
— ...Et uniquement de Dieu. Alors, avoue, et je te promets de t’égorger avant que tu ne brûles sur le bûcher.
En cette belle matinée, alors que le soleil est déjà haut, les deux suppliciés vont être attachés chacun à un poteau, quand soudainement, Sean tire la manche du révérend.
— Monsieur le révérend, quel est ce bruit ?
(chapitre 18, mardi 28 octobre 2025 “Darwin”)